Observation, études et statistiques

La situation des transports
en Pays de la Loire


Les réseaux de transport public des huit collectivités urbaines de la région de plus de 100 000 habitants (Nantes, Angers, Le Mans, Saint-Nazaire, Cholet, Saumur, Laval et La Roche-sur-Yon) ont enregistré 246 millions de voyages en 2019. Cette fréquentation est en hausse de 0,7 % par rapport à 2018. Sans tenir compte du réseau de Laval dont les données de 2019, inférieures de 42 % à celles de 2018, ne sont pas comparables avec les années précédentes en raison d’une nouvelle méthode de comptage, la hausse de fréquentation des sept autres agglomérations s’élève à 2,5 %, soit un rythme de progression deux fois moins important qu’en 2018 (+ 4,8 %). Néanmoins six réseaux sur huit ont battu en 2019 leurs records de fréquentation.

En 2019, le transport public urbain a été pénalisé par la conjoncture économique et sociale

La diminution du rythme de progression du nombre de voyages en 2019 s’inscrit dans un contexte socio-économique marqué par la stagnation du prix de l’essence et d’importantes protestations sociales.

En premier lieu, contrairement aux années précédentes, les transports publics urbains n’ont pas bénéficié de reports de fréquentation provenant de la voiture individuelle. Ainsi en 2019, le coût d’usage de l’automobile a diminué en euros constants, contribuant à rendre les réseaux de bus et de tramways moins attractifs. Après deux fortes augmentations consécutives (en euros courants, + 10 % en 2017 et + 14 % en 2018), le prix de l’essence s’est stabilisé en 2019 (+ 0,1 %), en raison de l’atonie des cours du pétrole et de la suspension gouvernementale de l’aggravation de la taxation du gazole sous la pression du mouvement des Gilets jaunes. Les économistes estiment, qu’en cas de baisse du coût d’utilisation de la voiture, entre un tiers et la moitié de la hausse induite des flux de voiture provient d’ex-usagers des transports en commun.

En second lieu, l’année 2019 a été marquée par d’inédites et récurrentes protestations de la rue. Les défilés, liés au mouvement des Gilets jaunes et à la réforme des retraites, ont engendré à de très nombreuses reprises des neutralisations préventives de l’offre de transports urbains et une désaffection des visiteurs dans les centres-villes. En fin d’année, dans le cadre de la protestation contre la réforme des retraites, la grève des agents de conduite de la SNCF et de la RATP puis par ricochet de certains réseaux de province, a perturbé la circulation des bus et des tramways dans les agglomérations ligériennes.

Nantes est le réseau le plus fréquenté de la région. Comme les années précédentes, les lignes exploitées par la Semitan ont rassemblé environ six voyages sur dix réalisés dans les Pays de la Loire. Les trois plus importantes agglomérations ligériennes (Nantes, Angers et Le Mans) ont représenté en 2019 près de 90 % de la fréquentation des transports collectifs urbains.

Fréquentation des huit principaux réseaux de transport
collectif urbain des Pays de la Loire en 2018 et en 2019
2018
2019
Voyages
Réseau Voyages
(milliers)
Voyages
par hab.
Voyages
(milliers)
Voyages
par hab.
(2019/
2018)
Nantes 143 788 218,8 148 607 222,4 + 3,4 %
Saint-Nazaire 9 780 79,8 10 021 83,0 + 2,5 %
Angers 39 042 130,8 40 345 134,2 + 3,3 %
Cholet 4 972 46,6 5 068 46,2 + 1,9 %
Saumur 2 527 25,6 2 565 26,1 + 1,5 %
Laval 9 974 88,1 5 743 50,9 – 42,4 %
Le Mans 31 120 151,0 30 340 146,7 – 2,5 %
La Roche-sur-Yon 3 066 32,6 3 237 35,2 + 5,6 %
Ensemble 244 268 143,9 245 926 143,9 + 0,7 %
Source : Semitan, STRAN, RATP Dev, TPC, Saumur Agglobus, Keolis, SETRAM

L’usage des réseaux urbains de la région s’est fortement développé depuis le début du siècle

Sur longue période, l’usage des transports collectifs urbains dans les Pays de la Loire est en forte progression (+ 85 % entre 1990 et 2019), passant de 133 à 246 millions de voyages par an. Cette croissance, adossée au dynamisme économique et démographique ligérien, peut être scindé en trois périodes :

  • De 1990 à 1994, la fréquentation a augmenté de 14 %, grâce au développement du tramway à Nantes.

  • Entre 1995 et 2001, l’usage des transports publics s’est stabilisé (– 2 %), en relation avec l’absence d’inauguration majeure et la faible augmentation du prix des carburants.

  • Les années 2002 à 2019 marquent une période de forte croissance (+ 65 %), portée par l’essor de l’offre dans la plupart des réseaux de la région, l’élargissement du ressort territorial de plusieurs autorités orga-nisatrices (Cholet, Saumur, …), la généralisation des abonnements de longue durée et leur prise en charge à 50 % par l’employeur.

Ce renouveau des transports collectifs urbains avait connu un ralentissement à la fin de la décennie 2000. Les mesures de soutien aux constructeurs automobiles mises en œuvre en 2009 et 2010 (bonus écologique et prime à la casse) avaient temporairement freiné les reports modaux, dopant les immatriculations de voitures au détriment de l’usage des transports publics.

En 2019, le profil mensuel de la fréquentation n’a pas été identique à celui de 2018. Des reculs du nombre de voyages ont été observés en début (- 1,8 % en janvier, - 3,8 % en février) et en fin d’année (- 1,6 % en novembre, - 3,2 % en décembre), coîncidant avec le mouvement des Gilets jaunes puis avec la contestation du projet gouvernemental de réforme des retraites. Les fortes hausses de fréquentation des mois de mars (+ 4,4 %) et de mai (+ 7,2 %) sont dues au décalage calendaire des vacances d’hiver et de printemps.

Les lignes en site propre : la moitié de la fréquentation régionale des réseaux urbains en 2019

Au 31 décembre 2019, sur les 3 700 kilomètres de lignes de transport collectif urbain que comptent les Pays de la Loire, 93 kilomètres sont en site propre (TCSP1). Les lignes de tramway sont longues de 76 km (Nantes : 43 km, Le Mans : 21 km, Angers : 12 km) tandis que 17 km sont parcourus par des autobus à haut niveau de service2 (Nantes : 7 km, Saint-Nazaire : 6 km et Le Mans : 4 km). Leur mise en service, initiée à Nantes en 1985, a bouleversé le partage modal des réseaux urbains ligériens. En effet, dans les quatre agglomérations de la région dotées de lignes en site propre, des reports de fréquentation se sont opérés entre le bus d’un côté et l’ensemble tramway / BHNS de l’autre.

Sur l’ensemble des villes de la région, la faible augmentation des déplacements en bus (+ 4 % entre 1990 et 2019, hors Busway, Hélyce et Tempo) est ainsi due au développement des TCSP, dont la fréquentation a été multipliée par neuf sur la même période. Ces derniers représentent une part croissante de l’usage des réseaux urbains de la région : 10 % en 1990, 26 % en 2000, 46 % en 2010 et 49 % en 2018 (dont 43 % pour le tramway). La croissance de la fréquentation des TCSP a néanmoins décéléré de 2012 à 2017 (+ 9,9 % en 2012, + 5,6 % en 2013, + 3,6 % en 2014, + 2,1 % en 2015, + 1,2 % en 2016 et + 1,0 % en 2017), en relation avec la saturation des lignes de tramway et de Busway à Nantes. Les voyages sur les lignes en site propre ont retrouvé de la vigueur en 2018 (+ 4,2 %) et en 2019 (+ 2,5 %).

Le redressement du recours aux lignes de bus (+ 24 % entre 2012 et 2018, soit une croissance moyenne annuelle de 4 %) est lié notamment à l’augmentation du nombre de lignes de Chronobus dans l’agglomération nantaise. La rupture de 2019 marquée par la baisse de 1,1 % du nombre de voyages en bus est imputable au changement de la méthode de comptage du réseau de Laval.

Nantes : comme en 2018, les lignes de Chronobus et de tramway ont tiré l’activité du réseau

Avec 148,6 millions de voyages réalisés en 2019 sur le réseau de Nantes Métropole (bus, tramways et navettes fluviales), la Semitan a enregistré pour la dix-huitième année consécutive une augmentation de sa fréquentation (+ 3,4 % par rapport à 2018).

La fréquentation des lignes en site propre (tramway et Busway) s’est accrue de 4,5 % en 2019. Elles ont représenté 59 % de l’ensemble du trafic de la Semitan. Les trois lignes de tramway ont rassemblé 77,9 millions d’usagers, en hausse de 5,4 % par rapport à 2018. Cette croissance est la plus importante depuis 2006. Elle s’explique par l’augmentation des fréquences et la mise en circulation de tramways supplémentaires sur la ligne 3. La fréquentation du Busway, dont les premiers véhicules électriques bi-articulés (e-Busway) ont été mis en service en octobre 2019, a reculé de 4,7 % à 9,3 millions de voyages. Le repli est la conséquence des travaux menés au printemps pour l’arrivée du e-Busway : les trois mois de déplacement des arrêts de chaque côté des stations, au cours desquels les Busway ont été mélés à la circulation routière, ont engendré des temps de parcours nettement supérieurs à ceux habituels en site propre.

Hors Busway, les bus ont transporté 60,7 millions de voyageurs, dont 31,6 millions pour les neuf lignes de Chronobus dont la fréquentation a bondi de 14 %. Dans des volumes plus faibles (756 000 voyages), le trafic des navettes fluviales a augmenté pour la septième année d’affilée (+ 10 % en 2019). Le Navibus Loire a représenté 92 % de cette fréquentation.

En 2019, l’usage du réseau TAN s’est élevé en moyenne à 222 voyages par habitant. Nantes se classe selon ce critère au troisième rang des réseaux de province derrière Lyon et Strasbourg.

Saint-Nazaire : grâce à Hélyce, la fréquentation a fait un bond de 68 % en sept ans

En 2019, pour la onzième année consécutive, la fréquentation du réseau de transport collectif de l’agglomération nazairienne s’est accrue. En transportant 10,0 millions de voyageurs (240 000 de plus qu’en 2018), la Stran a enregistré un nouveau record d’activité.

Après deux décennies de stabilisation du nombre de voyages, la fréquentation du réseau a augmenté de 68 % ces sept dernières années (+ 2,5 % en 2019 après + 6,2 % en 2018, + 3,6 % en 2017, + 8,6 % en 2016, + 4,9 % en 2015, + 13,4 % en 2014 et + 15,7 % en 2013), soit une croissance annuelle moyenne de 8 %. Ces résultats sont le fruit du développement d’Hélyce, ligne de bus à haut niveau de service inaugurée en septembre 2012. La liaison a généré en 2018 un trafic de 4,1 millions de voyages (+ 6,2 % par rapport à 2018), soit 41 % de la fréquentation totale de la Stran. Le recours aux autres lignes du réseau est resté stable (+ 0,1 %).

Le ralentissement du rythme de croissance de la fréquentation en 2019 est à mettre en relation avec la mise en place d’une formule de post-paiement et l’abandon du ticket cartonné remplacé par la carte de mobilité sans contacts Hyceo Pass qui avaient entraîné lors de leur mise en place en 2018 une forte progression du nombre de voyages.

L’an passé, l’usage du réseau de transport collectif de la CARENE (125 000 habitants) s’est élevé en moyenne à 83 voyages par personne, contre seulement 43 en 2008. Ce ratio est désormais supérieur à celui des réseaux français de province de même strate (100 000 à 300 000 habitants), estimé par le Cerema à 77 voyages par personne en 2018.

Angers : l’exploitant a franchi le cap des quarante millions de voyageurs transportés en un an

Avec 40,3 millions de voyageurs transportés en 2019, le réseau de transport collectif d’Angers Loire Métropole (300 000 habi-tants) a réalisé le meilleur exercice de son histoire. La progression par rapport à l’année précédente (+ 3,3 %) a été moins élevée que celle de 2018 (+ 4,7 %), mais plus importante que celles des deux exercices antérieurs (+ 1,9 % en 2016 et + 1,8 % en 2017). Elle s’inscrit dans le mouvement de redressement de l’usage du réseau observé depuis le début des années 2010, lié à la mise en service de la ligne de tramway et de la nouvelle offre de bus en juin 2011.

En 2019, la ligne en site propre a représenté 24 % de la fréquentation totale du réseau. Les rames de tramway ont été empruntées par 9,8 millions de personnes (- 2,4 % comparé à 2018). Il s’agit de la première baisse depuis la création de la ligne. Elle s’explique par l’interruption du service en centre-ville pendant l’intégralité des deux mois de l’été en raison des travaux de la Ligne B dans le quartier Saint-Serge. Les lignes de bus urbaines, les lignes suburbaines, les services scolaires et le service de transport à la demande ont généré 30,5 millions de voyages (+ 5,3 %).

En l’espace de huit ans, la fréquentation du réseau Irigo, qui a changé d’exploitant à la mi-20193, s’est accrue de 55 %, contre une augmentation de 33 % dans l’ensemble des réseaux des Pays de la Loire. En 2019, les habitants de l’agglomération angevine ont réalisé en moyenne 134 voyages en bus ou en tramway, nettement plus que dans les autres réseaux français de même taille (Caen, Clermont-Ferrand, Le Havre, Mulhouse, Nancy, Nîmes, Orléans, Perpignan et Tours).

Cholet : en 2019, le réseau a dépassé la barre des cinq millions de voyageurs

Choletbus est sur longue période le réseau de transport collectif urbain le plus dynamique de la région. En 2019, 5,1 millions de voyageurs (+ 1,9 % par rapport à 2018) ont utilisé les lignes d’autobus et d’autocars choletaises, niveau le plus élevé de l’histoire du réseau. 2019 n’a ainsi pas dérogé à l’essor de la fréquentation, initié au début des années 1990 et à peine interrompu en 2001 / 2002. Choletbus, exploité par les Transports publics du Choletais (TPC), a ainsi enregistré une progression de 2,6 millions de voyages au cours des dix-sept dernières années (+ 106 %).

Si les années 2017 et 2018 avaient été marquées par une augmentation du taux de croissance de la fréquentation (+ 5,5 % en moyenne annuelle), 2019 marque un retour à la normale (1,9 % de croissance moyenne entre 2008 et 2016). Cette accélération etait la conséquence de l’extension du réseau. Depuis l’été de 2017, douze communes supplémentaires sont ainsi desservies, contre treize dans l’ancien ressort territorial. Le nouvel ensemble compte 108 000 habitants, contre 86 000 auparavant.

En 2019, pour accompagner cet élargissement de la communauté d’agglomération, compléter le réseau dans les territoires peu denses, offrir des solutions de mobilité en dehors des heures de fonctionnement des lignes et diminuer la circulation automobile dans le cadre de la transition écologique, TPC a créé deux nouveaux services de mobilité durable : la location de vélos électriques et une application de covoiturage.

Saumur : le choc de fréquentation lié à l’extension du réseau est désormais digéré

Le réseau de transport collectif de l’agglomé-ration de Saumur, géré depuis 2011 par la société publique locale Saumur Agglobus, a enregistré en 2019 un nouveau record de fréquentation. 2,6 million de voyageurs ont ainsi été comptabilisés l’an passé sur les lignes urbaines et périurbaines du réseau, en croissance de 1,5 % par rapport à 2018.

Cette relative stabilisation fait suite à l’augmentation spectaculaire des deux années précédentes (+ 27 % en 2017 et + 30 % en 2018), conséquence de l’élargissement du réseau à l’ensemble des communes de la Communauté d’agglomération Saumur - Val de Loire et du doublement des effectifs scolaires transportés. En 2017, l’ancienne autorité organisatrice du réseau (la Communauté d’agglomération Saumur Loire Développement) a ainsi fusionné avec trois communautés de communes (CC de la région de Doué-la-Fontaine, CC du Gennois et CC Loire Longué). L’EPCI ainsi constitué compte 45 communes et 100 000 habitants, contre 32 et 65 000 dans l’ancienne structure.

La précédente période de forte augmentation du nombre de voyages, survenue en 2005 (+ 12 %) et en 2006 (+ 49 %), avait là aussi été provoquée par une extension du territoire communautaire qui s’était matérialisée par la naissance des lignes périurbaines.

À réseau constant, l’usage des transports publics saumurois est structurellement peu dynamique. Le repli (de 1990 à 2004) puis la stagnation (de 2007 à 2016) de la fréquentation sont liés au tassement démographique de l’agglomération, particuliè-rement manifeste dans la ville centre qui perd depuis 1990 près de 1 % d’habitants par an.

Laval : grâce à la billettique, l’exploitant a une meilleure connaissance de la fréquentation

Le réseau de transport collectif urbain mayennais, exploité par Keolis, filiale de la SNCF, pour le compte de Laval Agglomération a été emprunté l’an passé par 5,7 millions de voyageurs. Ce nombre n’est pas comparable avec celui de 2018 (10,0 millions de voyageurs), estimé à partir de clés de mobilité issues d’enquêtes réalisées auprès de la clientèle du réseau. Il s’est avéré en 2019 que ces coefficients multiplicateurs, qui fournissaient le nombre de voyages effectués selon le type d’abonnement contracté (mensuel, annuel, …), surestimaient l’usage réel du réseau d’environ 40 %. La mise en évidence de cet écart provient du passage à la billettique.

À l’automne de 2018, les TUL ont en effet procédé au remplacement des anciens titres de transport par une carte nominative et rechargeable en ligne. Le ticket à composter a totalement disparu en fin d’année. Le système de billettique mis en place, qui repose sur la validation sans contact de la carte à chaque montée dans le bus, a ainsi permis d’améliorer la mesure de l’usage du réseau avec notamment la connaissance du nombre réel de voyageurs par arrêt. Il a montré que les abonnés n’effectuaient pas autant de voyages que semblaient l’indiquer les enquêtes déclaratives de mobilité.

Avant ce changement méthodologique du recueil de la fréquentation, le réseau avait connu seize années consécutives de hausse de l’activité qui avaient abouti à une croissance de 50 % du nombre de voyages entre 2002 et 2018.

Le Mans : la fréquentation a été pénalisée par les nombreux défilés en centre-ville

En 2019, le réseau de l’agglomération mancelle exploité par la SETRAM, avec l’appui technique de Keolis, a transporté 30,3 millions de voyageurs (- 2,5 % comparé à 2018). Le repli fait suite à onze augmentations consécutives de la fréquentation depuis 2008, période au cours de laquelle le tramway, après soixante ans d’absence, avait fait son retour dans la communauté urbaine. En 2019, la baisse du nombre de voyages a été particulièrement sensible lors du premier semestre marqué par de nombreuses manifestations sociales en centre-ville (Gilets jaunes et forains) et par la faible affluence des 24 Heures du Mans.

18,4 millions de voyageurs ont emprunté les deux lignes de tramway au cours de l’année (- 2,6 % par rapport à 2018), représentant 61 % de la fréquentation totale du réseau manceau. La ligne 1 a généré 11,1 millions de voyages (+ 0,1 %). La fréquentation de la seconde ligne de transport guidé, mise en service en 2014, s’est élevée à 7,2 millions de voyageurs, en baisse de 6,3 % sur un an.

Les lignes de bus ont drainé 12,0 millions de voyageurs (– 2,4 % comparé à 2018). Pour sa troisième année pleine d’exploitation, la ligne de bus à haut niveau de service de la SETRAM, baptisée Tempo, a transporté 1,66 million de voyageurs, contre 1,68 million en 2016 (- 0,9 %).

En 2019, rapporté à la population de de la communauté urbaine (206 000 habitants), la fréquentation des lignes de la SETRAM s’est élevé en moyenne à 147 voyages par personne. L’utilisation du réseau est presque deux fois plus importante que celle des agglomérations françaises peuplées de 100 000 à 300 000 habitants (77 voyages par personne).

La Roche-sur-Yon : la fréquentation a progressé pour la sixième année consécutive

Le réseau de trans-port public de La Roche-sur-Yon Agglo-mération, exploité de-puis 2010 (sous la marque commerciale Impulsyon) par la Compagnie des Transports du Yonnais, filiale de RATP Dev, a enregistré l’an passé une augmentation de 5,6 % de son usage. Cette hausse s’inscrit dans le mouvement récent de développement de la fréquentation du réseau, marqué par un accroissement de 35 % du nombre de voyages depuis six ans. L’accélération du rythme de progression par rapport aux années précédentes (+ 3,7 % en 2017 et + 1,3 % en 2018) s’explique par l’augmentation du nombre d’abonnés (+ 10 % sur un an) et par la gratuité du réseau le samedi, instituée en septembre. Au cours des quatre derniers mois de 2019, le nombre de voyages a ainsi augmenté de 8,2 % comparé à la même période de 2018.

En 2019, la fréquentation d’Impulsyon s’est établie à 3,2 millions de voyages, répartis sur sept lignes irriguant uniquement la ville centre, neuf liaisons périurbaines et divers services spécifiques (transport à la demande, dessertes nocturnes, transport de personnes à mobilité réduite, …).

Affichant pourtant les mêmes caractéristiques géographiques (taille et densité de population comparables) que les agglomérations de Laval et de Cholet, la communauté d’agglomération yonnaise présente un recours aux transports publics nettement plus faible4. Le réseau Impulsyon est pénalisé par une offre de stationnement automobile pléthorique sur son périmètre et l’importance de la multimotorisation des ménages yonnais5. Le plan global de déplacement de l’agglomération et le plan de déplacements inter-entreprises se sont donnés pour objectif de diminuer de neuf points l’usage de la voiture individuelle d’ici 2025.

Annexe – La structure des réseaux de transport collectif urbain en Pays de la Loire

L’organisation institutionnelle française des transports collectifs urbains repose sur deux acteurs principaux : d’un côté, les collectivités locales, autorités organisatrices des transports publics sur leur territoire ; de l’autre, les entreprises, de statut privé ou public, chargées de l’exploitation des réseaux.

Les collectivités urbaines (communes ou regroupement de communes) ont la responsabilité juridique d’organiser les transports publics sur leur territoire. En 2014, la loi MAPTAM (loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles) a étendu leur domaine de compétence. L’autorité organisatrice des transports urbains (AOTU) est ainsi devenue autorité organisatrice de la mobilité (AOM) et a vu ses prérogatives élargies au transport à la demande, à la logistique urbaine et à l’appui au développement des nouveaux services à la mobilité. En 2015, la loi NOTRe (loi portant nouvelle organisation territoriale de la République) a créé le ressort territorial6 en remplacement du périmètre de transport urbain (PTU), permettant aux autorités organisatrices de la mobilité d’organiser du transport non urbain sur leur territoire.

En France, il existe environ trois cents réseaux de transport collectif urbain. Près de vingt d’entre eux sont situées, en totalité ou en partie, dans les Pays de la Loire. En dehors des trois cas particuliers d’Alençon, de Redon et de la presqu’île guérandaise7, dont les ressorts territoriaux s’étendent sur deux régions, seize réseaux de transport collectif urbain sont recensés sur le territoire ligérien. Ils desservent 1,8 million d’habitants (soit la moitié de la population régionale), sur moins de 15 % de la superficie des Pays de la Loire.

Caractéristiques organisationnelles des huit principaux réseaux de transport collectif urbain en Pays de la Loire
Situation au 31 décembre 2019
Réseau Autorité
organisatrice
Forme juridique
de l’autorité organisatrice
Nom
commercial
Exploitant Forme juridique
de l’exploitant
Nantes Nantes Métropole Métropole Tan Semitan SAEM
Saint-Nazaire CARENE Communauté d’agglomération Stran STRAN SPL
Angers Angers Loire Métropole Communauté urbaine Irigo RD Angers SAS
Cholet Agglomération du Choletais Communauté d’agglomération Choletbus TPC EPIC
Saumur Saumur Val de Loire Communauté d’agglomération Agglobus Saumur Agglobus SPL
Laval Laval Agglomération Communauté d’agglomération TUL Keolis Laval SARL
Le Mans Le Mans Métropole Communauté urbaine SETRAM SETRAM SAEM
La Roche-sur-Yon La Roche-sur-Yon Agglomération Communauté d’agglomération Impulsyon CTY SAS
Sources : Cerema, sites internet des réseaux concernés

Séries statistiques (période 2010 / 2019)

Dans les Pays de la Loire, huit collectivités urbaines sont peuplées de plus de 100 000 habitants. Il s’agit, par ordre décroissant de population, de Nantes, Angers, Le Mans, Saint-Nazaire, Cholet, Saumur, Laval et La Roche-sur-Yon. Ces huit agglomérations con-centrent à elles seules plus de 99,5 % de la fréquentation totale des réseaux de la région, estimée en 2019 à 247 millions de voyages.

Les huit autres réseaux sont situés à Saint-Brevin-les-Pins (44), Châteaubriant (44), Mayenne (53), Sablé-sur-Sarthe (72), Fontenay-le-Comte (85), L’Île-d’Yeu (85), La Tranche-sur-Mer (85) et Les Sables-d’Olonne (85). Ils enregistrent globalement un peu moins d’un million de voyages par an.

Fréquentation des huit principaux réseaux de transport collectif urbain
des Pays de la Loire au cours des dix dernières années
Unité : millier
de voyages
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Nantes 113 127 116 557 121 336 126 599 130 428 132 607 133 550 136 128 143 788 148 607
Saint-Nazaire 5 639 5 782 5 948 6 883 7 805 8 186 8 889 9 210 9 780 10 021
Angers 25 977 27 727 30 544 32 844 34 701 35 967 36 637 37 285 39 042 40 345
Cholet 4 084 4 198 4 293 4 352 4 376 4 408 4 464 4 702 4 972 5 068
Saumur 1 551 1 617 1 548 1 502 1 510 1 518 1 528 1 939 2 527 2 565
Laval 7 967 8 627 9 066 9 432 9 444 9 537 9 712 9 807 9 974 5 743
Le Mans 23 932 25 415 25 786 26 063 27 865 29 386 29 869 30 968 31 120 30 340
La Roche-sur-Yon 2 220 2 326 2 468 2 390 2 616 2 747 2 918 3 026 3 066 3 237
Ensemble 184 497 192 250 200 990 210 065 218 745 224 357 227 568 233 066 244 268 245 926
Unité : voyage
par habitant
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Nantes 189,6 194,9 201,0 207,5 210,6 212,1 210,0 210,6 218,8 222,4
Saint-Nazaire 46,9 48,0 48,8 56,5 63,3 65,5 70,3 74,0 79,8 83,0
Angers 95,9 102,5 111,6 119,2 125,0 128,7 129,4 125,8 130,8 134,2
Cholet 49,3 50,6 51,6 52,0 52,2 52,7 52,0 45,2 46,6 46,2
Saumur 23,9 24,7 23,9 23,2 23,2 23,4 23,7 19,5 25,6 26,1
Laval 81,3 87,0 90,6 94,0 94,1 95,2 97,3 86,3 88,1 50,9
Le Mans 126,4 135,0 136,7 128,2 136,4 143,4 146,1 150,9 151,0 146,7
La Roche-sur-Yon 23,9 24,7 25,8 24,8 26,9 28,1 29,6 31,4 32,6 35,2
Ensemble 121,7 126,6 131,2 135,0 139,3 141,9 142,3 138,2 143,9 143,9
Source : exploitants TCU (Semitan, STRAN, RD Angers, TPC, Saumur Agglobus, Keolis Laval, SETRAM, CTY)

Téléchargement des données sources

Le présent document analyse la fréquentation annuelle des huit principaux réseaux de transport collectif urbain situés en Pays de la Loire, ainsi que les évolutions mensuelles. Elle n’existerait pas sans la collaboration des exploitants concernés que la DREAL et l’ORTM tiennent particulièrement à remercier pour la mise à disposition de leurs statistiques.

Téléchargez ci-contre les données brutes de fréquentation fournies par les exploitants, au format tableur (csv), sur la période de 1990 à 2019 :

Pour en savoir plus

Le document ci-contre, publié en juillet 2019, présente les principales données de l’enquête annuelle TCU, menée par le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) auprès des réseaux de transport collectif urbain situés en France de province.

La brochure permet de comparer les réseaux entre eux et de mesurer l’importance économique du secteur. Elle porte sur les caractéristiques administratives des réseaux, l’offre, l’usage, le parc de véhicules, le personnel et la tarification. Elle comporte également des données financières et comptables.

Les données les plus récentes de la publication datent de 2016 et correspondent aux résultats de l’enquête TCU recueillis au cours de l’année 2017 et diffusés par le Cerema en 2019.

La présente édition comporte 248 réseaux pour lesquels les séries de données statistiques ont été fournies et sont cohérentes sur la période 2011-2016.

Chaque réseau est décrit sur deux pages où sont présentés les principales informations recueillies auprès de l’autorité organisatrice et de l’exploitant.

L’édition 2019 de cet annuaire statistique a été la dernière à être publiée sous cette forme. L’enquête est gérée désormais par le Gart et l’UTP.


  1. Un transport collectif en site propre est un système de transport public (métro, tramway, bus à haut niveau de service) utilisant majoritairement des emprises réservées à son exploitation, grâce à un obstacle physique, se différenciant ainsi des couloirs conventionnels de bus.↩︎

  2. Il a été choisi de ne pas considérer dans ce document les lignes de Chronobus du réseau de la Semitan comme des liaisons de bus à haut niveau de service (BHNS), aux motifs qu’elles ne circulent pas majoritairement en site propre et n’utilisent pas de véhicules spécifiques.↩︎

  3. La communauté urbaine d’Angers Loire Métropole a confié depuis le 1er juillet 2019 et jusqu’en 2025 l’exploitation de ses transports publics à RATP Dev (filiale de la RATP). Keolis, filiale de la SNCF et précédent délégataire, était aux commandes des transports en commun angevins depuis 1979. Dans les Pays de la Loire, RATP Dev est déjà en charge du réseau de La Roche-sur-Yon.↩︎

  4. La fréquentation du réseau de Saumur, de population similaire à Laval, Cholet et La Roche-sur-Yon, est encore plus faible que celle du chef-lieu de la Vendée. Mais la Communauté d’agglomération saumuroise présente la particularité d’être essentiellement composée de communes rurales. Sa densité de population, environ deux fois plus faible que celle des trois agglomérations précitées, n’est pas propice à une forte utilisation des transports collectifs.↩︎

  5. La Compagnie des Transports du Yonnais précise également, qu’à la différence de Laval et de Cholet, ses chiffres de fréquentation ne prennent pas en compte les circuits scolaires.↩︎

  6. Le ressort territorial est le périmètre géographique de l’autorité organisatrice de la mobilité. Il comprend de fait les communes ayant choisi d’adhérer à la collectivité locale dotée de la compétence transport.↩︎

  7. La Communauté d’agglomération de la Presqu’île de Guérande Atlantique (plus connue sous le nom Cap Atlantique) est desservie en transport collectif par un réseau de lignes d’autocars appelé Lila Presqu’île. Ces lignes sont intégrées au réseau régional Aléop. Elles sont gérées par le Syndicat mixte des transports collectifs routiers de la presqu’île de Guérande Atlantique.↩︎

 

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